samedi 30 janvier 2010

UN SAMEDI CHEZ DRAGON



Je passe toute la journée à produire des illustrations pour un nouveau magazine montréalais. Trois illustrations pleine page. Beaucoup de travail et de rigueur. Ce sera la première fois que de mes illustrations seront publiées, alors je m'applique (peut-être un peu trop). Les designers les attendent avec impatience, les délais sont très serrés. J'ai pris une pause de quinze minutes pour profiter du soleil de fin de journée qui innonde mon salon et pour réchauffer le roi Dragon, la saucisse maître des lieux, qui avait un peu froid sur le cuir de ma causeuse. Faut dire que moi-même j'ai les doigts un peu gelés dans mon bureau. Les fenêtres sont toutes givrées.

Je me suis amusée à prendre ma table de travail en photo. C'est probablement pas très commun que de dessiner à même le clavier, mais je fait tout au fur et à mesure. Dès qu'un dessin est terminé, il est scanné et retouché. Et puis j'ai un accès direct à mon Facebook en tout temps, ce qui n'est pas négligeable. Peut-être un jour aurais-je une belle grande table de dessin, avec des tas de pots de crayons, des pinceaux, plein de trucs fous à la portée de la main et qui donnent le feeling d'être une artiste. Mais j'en ressens pas encore le besoin.

Mes doigts sont un peu plus réchauffés, je crois que je vais y aller pour un dernier coup.

vendredi 22 janvier 2010

53 MG






Ce projet a été réalisé à l'automne 2009 dans le cadre de mon travail chez Gauthier, et se veut un cadeau promotionel pour le temps des Fêtes. Ce fut une magnifique expérience de travail en équipe, et j'ai pris beaucoup de plaisir à travailler avec Mathilde Fortier et Geneviève Soucy, deux designers qui ne cessent de m'en apprendre tous les jours.

L’idée de donner des oranges s’est décidée dès le début du processus créatif. Nous trouvions amusant de faire un clin d’oeil au Noël des générations passées, mais nous ne voulions pas jouer la carte de la nostalgie. Nous nous sommes alors dit que les oranges représentent aussi la santé, et que tout le monde en mange pendant la saison froide pour leur vitamine C. Cette année, nous allons souhaiter la santé à nos clients!

L’emballage joue avec les codes visuels du médicament et du produit naturel. Nous n’avons pas simulé un branding pour notre emballage, et sommes plutôt allées vers le produit générique en mettant en premier plan un énorme 53 mg, qui constitue la quantité moyenne de vitamine C dans une orange. Le long tube contient 7 oranges, et spécifie une consommation quotidienne du produit. À l’intérieur, la posologie, qui est pliée de sorte qu’elle donne une impression de quartiers d’orange, s’avère être une affiche éclatée qui suggère la vie et l’énergie. L'un des plus gros défis de ce projet aura été de trouver un moyen d'imprimer sur les fruits. Après de nombreux tests, le tatoo temporaire fut le choix parfait!

jeudi 7 janvier 2010

LES BONNES RÉSOLUTIONS


Alors voilà, premier mercredi de la nouvelle année, qu'est-ce que je fais?

Je me pointe à l'atelier de modèle vivant de l'Uqam.

Oh my, ça me manquait! Contrairement aux longueurs à la piscines que je m'impose de force deux fois par semaine, je crois que je vais tenir ma résolution d'aller plus souvent me pointer aux ateliers. C'est tellement plus intéressant que de devenir responsable, fonceuse, à l'ordre, plus positive, plus active, moins goinfre...

Et puis quand c'est cette modèle-là qui se présente, alors tous les astres s'alignent pour passer une soirée captivante. Parce que, veut veut pas, à Montréal, il ne doit pas y avoir une tonne de modèles prêts à se mettre à poil sous des halogènes dans une salle mal chauffée en plein janvier à se faire scruter tous les plis de peau par une vingtaine de crayonneux en herbe et ce, seulement pour une poignée de sous. Bref, il arrive souvent qu'on recroise les mêmes modèles. Sauf la fois du boxeur qui ne savait pas qu'il devait être à poil. Celui-là, on l'a jamais revu.

Donc, je disais qu'hier, il y avait cette superbe modèle que j'avais déjà dessiné dans trois autres ateliers. Colette, soixante ans, le corps un peu fripé mais plus vivant que celui d'une nymphette de 20 ans. Un cliché veut que ce soit les belles jeunes femmes les plus intéressantes à dessiner, ce qui est tout à fait faux, selon moi. Lorsque qu'on dessine du nu, je crois qu'il faut savoir faire abstraction de tous les standards de beauté. Il n'y a que l'intérêt de faire de beaux croquis. Et, malheureusement, toutes mes expériences avec de belles jeunes femmes nues ont été ennuyantes. Elles font des poses de base, sans tension, sans drame. Bref, elles ne font que poser. Et leur corps n'a aucune modulation qui permet des coups de crayons intéressants. Alors que Colette, elle, elle bouge, elle joue! Je me souviendrais toujours de la première fois que je l'ai dessinée, lorsqu'elle a sorti sa flûte et son bérêt avec un air comique! Chaque pose qu'elle prend offre un nouveau défi, avec des points de fuite compliqués, des jambes croisées, des bras déployés, un bassin tordu, tout ça avec désinvolture et aisance.

Pour cette séance, j'ai choisi la dernière pose de l'atelier, celle plus relax où l'on a dix minutes pour faire un croquis. Elle a pris un divan qui traînait dans la pièce et s'y est tout simplement évachée.

Ce fut un très beau moment.